Plateau continental juridique : la surprenante pratique canadienne concernant l’exploitation des hydrocarbures sur le plateau continental de la côte atlantique
Par leur comportement — délimitation interprovinciale du plateau continental, exploitation des ressources du plateau continental uniquement par les provinces de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador, exclusion du calcul de la péréquation d’une partie ou de la totalité des revenus découlan...
Published in: | Revue générale de droit |
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Main Author: | |
Format: | Text |
Language: | French |
Published: |
Éditions Wilson & Lafleur, inc.
2009
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Subjects: | |
Online Access: | http://id.erudit.org/iderudit/1027072ar https://doi.org/10.7202/1027072ar |
Summary: | Par leur comportement — délimitation interprovinciale du plateau continental, exploitation des ressources du plateau continental uniquement par les provinces de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador, exclusion du calcul de la péréquation d’une partie ou de la totalité des revenus découlant de ces ressources — le gouvernement fédéral canadien et les gouvernements des provinces de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador donnent l’impression que le plateau continental appartient à ces deux provinces. Il n’en est rien. En fait, contrairement à une perception répandue, le plateau continental n’appartient à personne. Le droit international n’accorde pas de souveraineté sur le plateau continental aux États côtiers, mais plutôt des droits souverains sur l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles du plateau continental. Ces droits, résultat d’un processus marqué par la recherche de compromis politiques, sont reconnus au gouvernement fédéral. Ainsi, l’argument le plus souvent invoqué afin de légitimer l’exclusion des ressources naturelles non renouvelables du calcul de la péréquation, soit que ces ressources sont la propriété des provinces, ne peut s’appliquer aux ressources du plateau continental. La pratique canadienne concernant l’exploitation des hydrocarbures sur le plateau continental de la côte atlantique est, tant d’un point de vue juridique que politique, d’autant plus surprenante qu’on dit la fédération canadienne cimentée par le principe de la péréquation. Judging by their actions—inter-provincial delimitation of the continental shelf, exploitation of continental shelf resources by the provinces of Nova Scotia and Newfoundland and Labrador exclusively, exclusion from equalization calculations of the totality or part of the revenue generated by these resources—the Government of Canada and the Governments of Nova Scotia and Newfoundland and Labrador would have us believe that the continental shelf belongs to these two provinces. This is not the case. In fact, contrary to a widespread perception, the continental shelf belongs to no one. International law does not grant coastal States sovereignty over the continental shelf, but rather sovereign rights for the purpose of exploring and exploiting the natural resources of the continental shelf. These rights, born out of a process of political compromise, are recognized as being those of the Federal Government. Thus, the argument most often used to legitimize the exclusion of non-renewable resources from equalization calculations, namely that these resources belong to the provinces, cannot apply to continental shelf resources. The practice in Canada regarding the exploitation of oil and gas resources on the Atlantic continental shelf is, from a legal as well as a political standpoint, all the more surprising given that the Canadian Federation is said to be cemented by the principle of equalization. |
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