La « relocalisation » des Dènès sayisis et des Ahiarmiuts dans les années 1950 : Au-delà des blessures ouvertes, la résilience des chasseurs de caribou

La décision du Gouvernement fédéral, dans les années 1950, de forcer les Dènès sayisis et les Ahiarmiuts à abandonner leur mode de vie nomade dans la toundra pour se sédentariser dans les communautés de Churchill et d’Arviat a eu des conséquences désastreuses. Les Sayasis, qui étaient des chasseurs...

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Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Authors: Laugrand, Frédéric B., Oosten, Jarich G., Bilgen-Reinart, Üstün
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2011
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1021615ar
https://doi.org/10.7202/1021615ar
Description
Summary:La décision du Gouvernement fédéral, dans les années 1950, de forcer les Dènès sayisis et les Ahiarmiuts à abandonner leur mode de vie nomade dans la toundra pour se sédentariser dans les communautés de Churchill et d’Arviat a eu des conséquences désastreuses. Les Sayasis, qui étaient des chasseurs et des trappeurs compétents, sont devenus un peuple brisé, abandonné à lui-même et acculé à vivre de déchets dans le dépotoir de Churchill. Aujourd’hui, les enfants et petits-enfants de cette génération brisée vivent à Tadoule Lake et continuent à guérir des blessures infligées par plusieurs relocalisations. Les Ahiarmiuts, quant à eux, ont connu une série de relocalisations du lac Ennadai au lac Nelting, puis du lac Ennadai au lac Henik, du lac Henik à Arviat, puis à Rankin Inlet et finalement à Whale Cove, et ils attendent toujours des excuses de la part du Gouvernement fédéral et la reconnaissance des douleurs importantes qu’ils ont dû supporter au cours de toutes ces années. À partir de sources orales et de documents tirés des archives, cet article compare ces deux relocalisations. Il confronte les stratégies, les choix et les décisions de l’administration fédérale aux points de vue et expériences de ces chasseurs de caribou, dont les auteurs soulignent ici la résilience. The Federal Government’s decision in the 1950s to force the Sayisi Dene and the Ahiarmiut to abandon their nomadic life out on the land and to settle in the communities of Churchill and Arviat resulted in disastrous consequences. The Sayisi Dene, who had been competent hunters and trappers, became a broken people living off the garbage dump at Churchill. Today, their children and grandchildren at Tadoule Lake are still trying to heal the wounds inflicted by the forced relocation. As for the Ahiarmiut who were relocated in a series of stages from Ennadai Lake to Nelting Lake, from Ennadai Lake to Henik Lake and from Henik Lake to Arviat, Rankin Inlet and finally to Whale Cove they are still awaiting the explanation from the federal government and acknowledgement of their painful experiences. Using oral and archival documents, this paper compares these two relocations, confronts the strategies, choices and decisions of the federal administration with the experiences and views of the participants and underscores the resilience of these caribou hunters. La decisión del Gobierno federal, en los años 1950, de forzar a los Dènès sayisis y los Ahiarmiuts a abandonar sus modos de vida nómades en la tundra para sedentarizarse en las comunidades de Churchill y de Arviat, ha tenido consecuencias desastrosas. Los Sayasis, que eran avezados cazadores y tramperos, fueron convertidos en un pueblo fracturado, abandonado a sí mismo y conducido a vivir de desechos en el vertedero de Churchill. Hoy en día, los hijos y nietos de esta generación quebrada viven en Tadoule Lake y continúan curando de las heridas infringidas por numerosas relocalizaciones. Los Ahiarmiuts, en tanto, han experimentado una serie de relocalizaciones desde el lago Ennadai al lago Nelting, luego desde el lago Ennadai al lago Henik, desde el lago Henik a Arviat, luego a Rankin Inlet y finalmente a Whale Cove, y todavía esperan las disculpas de parte del Gobierno federal y el reconocimiento de los importantes dolores que han debido soportar en el transcurso de todos estos años. A partir de fuentes orales y de documentos extraídos de archivos, este artículo compara estas dos relocalizaciones. Confronta las estrategias, las elecciones y decisiones de la administración federal con los puntos de vista y experiencias de estos cazadores de caribú, cuya resiliencia es destacada aquí por los autores.