Summary: | National audience La distribution des mangroves actuelles et passées est importante car elle documenteles paléoclimats. Essentiellement intertropicales, les mangroves comptent desvégétaux, notamment des palétuviers, appartenant aux genres Rhizophora, Bruguiera,Ceriops et Kandelia (Rhizophoraceae), Sonneratia (Lythraceae), Avicennia etAcanthus (Acanthaceae), Aegialitis (Plumbaginaceae), Scyphiphora (Rubiaceae),Excoecaria (Euphorbiaceae), Brownlowia (Malvaceae), Pelliciera (Tetrameristaceae),Xylocarpus (Meliaceae), Nypa et Phoenix (Arecaceae), etc. (Tomlinson, 1986). Leursgrains de pollen sont identifiables au microscope, plus difficilement chez lesRhizophoraceae. La Palynologie est donc une science indispensable pour retracerl’histoire des mangroves (Plaziat et al., 2001). Actuellement, Avicennia atteint enAtlantique Nord-Ouest et au Pacifique Sud-Ouest des latitudes supérieures aux autrespalétuviers, comme Rhizophora, avec un écart allant jusqu’à 8° (Plaziat, 1995;Quisthoudt et al., 2012), en raison de courants marins chauds et(ou) de la toléranced’Avicennia à des températures plus basses de l’air et de l’eau. Au Miocène moyen (17-16 Ma), Avicennia peuplait les rivages méditerranéens (Bessedik, 1981; Jiménez-Moreno & Suc, 2007) avec une extension maximale de 47 à 49°N (Nagy & Kókay, 1991;Jiménez- Moreno et al., 2008). Les données disponibles sur les façades atlantiquessont très rares mais on peut estimer un écart latitudinal d’environ 19° entre l’expansionseptentrionale d’Avicennia et les mangroves diversifiées (Graham, 1995). A la limitePaléocène-Eocène (PETM : 56 Ma) et à l’Eocène inférieur (EECO : 51-49 Ma),Avicennia atteignait le cercle arctique (Suan et al., 2017; Salpin et al., 2019) voire lepôle (Suc et al., 2020). Un transect atlantique suggère que l’écart latitudinal avec lesmangroves diversifiées était alors supérieur à 21°. Pour quelle raison cet écartlatitudinal s’est-il réduit au cours du temps ?
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