Le cerf : approche écologique et historique dans le massif vosgien. 1re partie

Cet article a pour objectif de poser les bases d’une gestion durable du grand gibier et de la forêt dans les montagnes vosgiennes (nord-est de la France). Les données présentées dans cette première partie traitent d’une part de quelques rappels des stratégies alimentaires et reproductives de l’espèc...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Revue Forestière Française
Main Authors: Annik Schnitzler, Gérard Lang, Marie-Stella Duchiron
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: AgroParisTech 2016
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.4267/2042/62402
https://doaj.org/article/b5a3db5f2048403bad99fbe7c738ea3e
Description
Summary:Cet article a pour objectif de poser les bases d’une gestion durable du grand gibier et de la forêt dans les montagnes vosgiennes (nord-est de la France). Les données présentées dans cette première partie traitent d’une part de quelques rappels des stratégies alimentaires et reproductives de l’espèce, ainsi que certains facteurs naturels de sa régulation. Les interactions et rétroactions entre cerf et forêt sont abordées, notamment les conséquences de l’abroutissement et de l’écorçage sur la végétation forestière. Ces données permettent de mieux situer l’espèce dans les réseaux trophiques naturels de la hêtraie-sapinière. Les propositions de gestion durable sont plus robustes si elles s’appuient sur une analyse de l’histoire naturelle et humaine des Vosges sur le très long terme. Les données archéologiques et historiques, quoique lacunaires, sont toutefois suffisamment documentées pour permettre de retracer l’histoire du cerf depuis le Néolithique. Elles révèlent que la grande faune native (bovidés, cervidés incluant élan et cerf) souffre de persécutions dès le haut Moyen Âge. Avant l’an mil, les plus imposants des grands herbivores (bovidés, élan) ont été éradiqués. Cette persécution s’accentue avec l’emprise humaine dans le massif. Les grands prédateurs (ours, lynx, loup) disparaissent au cours du millénaire suivant. Le cerf a lui aussi bien failli disparaître au cours du XIXe siècle. En parallèle, les habitats forestiers souffrent d’une anthropisation parfois conséquente, liées aux déforestations et surexploitations diverses. La nature vosgienne sort fortement éprouvée à la fin du XIXe siècle, tant au niveau de ses habitats que de sa faune.