Dévalaison sur la Dronne : un vrai parcours du combattant

/ Les actions engagées en France entre 2008 et 2011 pour limiter les ruptures de connectivité longitudinale impactant la migration de dévalaison de l'anguille (Anguilla anguilla), en particulier celles des ouvrages hydroélectriques, ont abouti à l'approche Sea-Hope permettant de quantifier...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Bau, F., Deligne, N., Alric, A., Gomes, P., Baran, P., Sagnes, P., Drouineau, H.
Other Authors: IRSTEA BORDEAUX UR EABX FRA, ONEMA IRSTEA INP POLE ECOHYDRAULIQUE TOULOUSE FRA
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: 2015
Subjects:
Online Access:https://irsteadoc.irstea.fr/cemoa/PUB00060387
Description
Summary:/ Les actions engagées en France entre 2008 et 2011 pour limiter les ruptures de connectivité longitudinale impactant la migration de dévalaison de l'anguille (Anguilla anguilla), en particulier celles des ouvrages hydroélectriques, ont abouti à l'approche Sea-Hope permettant de quantifier la mortalité d'anguilles argentées liée à l'hydroélectricité, l'échappement réalisé et l'échappement potentiel. Cette approche est réalisée à partir du couplage des modèles prédictifs (i) répartition des anguilles jaunes et proportions déclenchant une migration, (ii) hydrologie et déclenchement des franchissements, (iii) hydrologie et voies de franchissement et (iv) taux de survie dans les turbines. Afin d'affiner l'approche Sea-Hope (e.g. la transposabilité du modèle de déclenchement de la dévalaison) et de vérifier aussi l'impact d'ouvrages hydrauliques non hydroélectriques, des expérimentations complémentaires sur le déclenchement et la cinétique de dévalaison de l'anguille argentée à l'échelle d'un axe ont été lancées en 2011 sur la Dronne, rivière très fragmentée du Sud-Ouest de la France à régime de débit pluvial représentatif des contextes hydrographiques de la façade atlantique. Un suivi par télémétrie radio et PIT a été effectué sur 97 anguilles durant trois saisons consécutives fortement contrastées au niveau de l'hydrologie. Le taux d'échappement global a été faible, seules 37 anguilles ayant quitté le secteur d'étude. C'est particulièrement vrai pour la première année à très faibles débits au cours de laquelle les déplacements ont été très limités et l'échappement nul. Un échappement global de 54-59% a en revanche été associé aux débits significatifs des deux saisons suivantes. Ces éléments confirment que le débit peut constituer sur cette rivière un bon signal de déclenchement de dévalaison et influe fortement sur la cinétique de migration. La modélisation statistique de l'activité migratoire (analyse couplée déclenchement-comportement individuel) a confirmé que l'essentiel de l'activité migratoire se concentre dans une fenêtre environnementale caractérisée par des débits supérieurs à 50 m³/s et des températures douces. Des arrêts de migration sont observés quand les conditions deviennent défavorables et d'autres ayant lieu peu de kilomètres après un franchissement d'ouvrage hydro-électrique. La forte rythmicité jour/nuit au sein de cette fenêtre environnementale limitée rend les possibilités d'arrêts temporaires de turbinages particulièrement pertinents. Ces suivis par radiopistage, actuellement complétés par le développement de larges antennes RFID et l'utilisation d'émetteurs électromyogrammes, devraient améliorer l'approche Sea-Hope non seulement sur la relation débit-déclenchement mais aussi respectivement sur la relation anguille jaune/anguille argentée grâce à des suivis long terme jusqu'à l'argenture et sur les impacts indirects du franchissement des obstacles (approche coûts énergétiques induits par la fragmentation et le franchissement).