Eléments de connaissances apportés par le suivi des pêcheries existantes et la réalisation d'inventaires spécifiques sur la colonisation du bassin Gironde/Garonne/Dordogne par l'anguille européenne (Anguilla anguilla)

• Main Author: De Lavergne, S.
• Other Authors: CEMAGREF BORDEAUX EPBX
• Format: Other/Unknown Material
• Language: French
• Published: 2006
• Subjects: ANGUILLA ANGUILLA; PECHERIE; INVENTAIRE PISCICOLE; BASSIN VERSANT; CIVELLE; WATERSHEDS; EELS; Conseil; Anguilla anguilla
• Online Access: https://irsteadoc.irstea.fr/cemoa/PUB00021375

/ Dans le bassin Gironde-Garonne-Dordogne, nous possédons en zone estuarienne des données de Capture Par Unité d'Effort (C.P.U.E.) des pêcheries civellières qui mettent en évidence à la fin des années 80 une forte chute du recrutement (BEAULATON, 2002) suivie d'une phase de relative stabilité à un niveau faible avec des variations interannuelles. En zone continentale, 4 types de données très différentes, notamment d'un point de vue méthodologique et de sélectivité des méthodes, existent : - un suivi des jeunes anguilles en phase de colonisation - les structures de taille des captures des pêcheries professionnelles d'anguilles jaunes - les suivis des passes à anguilles sur les barrages de Tuilières et de Golfech - la base de données du Conseil Supérieur de la Pêche (C.S.P). Les éléments de connaissances apportés par l'ensemble de ces données sur la présence et le niveau de présence des anguilles de moins de 300 mm sont traités dans cette étude dans l'optique de mettre en évidence la répercussion du recrutement en civelles sur la population d'anguilles jaunes quelques années plus tard dans les eaux continentales. L'analyse croisée de ces données met en évidence une similitude dans les signaux de présence et d'abondance des anguilles de moins de 300 mm mais qui diffèrent entre le sous-bassin de La Dordogne et de La Garonne. La présence et la densité de ce groupe d'individus décroissent rapidement une fois la limite de marée dynamique franchie avec une probabilité de 50% d'observer ces individus à 150 km maximum de la limite de marée dynamique. Le signal des pêcheries professionnelles, apparemment peu utile pour révéler le front de colonisation, semble montrer que le taux de recrutement en civelle se répercute 5 années plus tard sur la population d'anguilles jaunes en zone continentale. Enfin, les suivis spécifiques en aval du bassin mettent en évidence un problème d'insuffisance du recrutement fluvial sur le bassin et ce, malgré l'absence d'obstacles entre la mer des Sargasses et ces zones. Ce type d'observation, assimilable à un diagnostic initial d'une situation très dégradée pour l'espèce, doit permettre d'évaluer l'évolution qui pourrait faire suite à des actions concrètes de gestion visant à renforcer le recrutement fluvial.