Flux géniques et dispersion chez un rongeur à démographie cyclique dans un paysage agricole intensif

La dispersion est un trait d’histoire de vie qui joue un rôle majeur dans le fonctionnement des populations naturelles. Comprendre ce phénomène et son évolution est aujourd’hui déterminant pour la gestion des populations dans des écosystèmes de plus en plus anthropisés. Cette étude s’est attachée à...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gauffre, Bertrand
Other Authors: Centre d'Études Biologiques de Chizé (CEBC), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Montpellier 2 (Sciences et Techniques), Mr Vincent BRETAGNOLLE, CNRS, Chizé
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: HAL CCSD 2009
Subjects:
Online Access:https://hal.inrae.fr/tel-02823769
Description
Summary:La dispersion est un trait d’histoire de vie qui joue un rôle majeur dans le fonctionnement des populations naturelles. Comprendre ce phénomène et son évolution est aujourd’hui déterminant pour la gestion des populations dans des écosystèmes de plus en plus anthropisés. Cette étude s’est attachée à caractériser la dispersion et ses déterminants chez le campagnol des champs, Microtus avalis, dans un paysage agricole de l’Ouest de la France. L’instabilité spatio-temporelle des agroécosystèmes et la démographie cyclique de ce petit rongeur colonial en font un modèle exceptionnel pour aborder cette problématique. La constitution d’une banque de marqueurs microsatellites nous a permis d’utiliser des approches de génétique des populations et de génétique paysagère. Une seule entité génétiquement homogène couvre les 500 km² du site d’étude et le patron d’isolement par la distance qui caractérise cette « population » indique que seule la distance limite le flux génique dans ce paysage. Les variations des patrons génétiques au cours des cycles reflètent l’instabilité de la balance entre dérive génétique et dispersion et montrent que le flux génique est positivement lié à la densité. Les patrons de dispersion, différents entre mâles et femelles (dispersion biaisée vers les mâles), suggèrent que la dispersion n’est pas déterminée par les mêmes causes évolutives selon le sexe. La colonisation par les femelles des habitats temporaire (les cultures annuelles), particulièrement massive lors des pullulations, permet la cohésion spatiale de la population. Sa cohésion génétique est assurée par les migrations répétées des mâles entre colonies pour la reproduction. Ce fonctionnement est rendu possible par l’extrême rapidité cycle de vie du campagnol des champs qui compense l’instabilité du paysage. L’intégration des différents résultats de cette étude dans un modèle de dispersion couplé à un modèle dynamique de paysage devrait permettre d’évaluer l’impact de l’évolution de l’agriculture sur cette espèce emblématique de la ...