Summary: | International audience Situé à l’extrême nord de la Norvège, le comté de Troms og Finnmark englobe un territoire historiquement multiculturel et multilingue à la croisée des aires indo-européennes et finno-ougriennes (Sollid 2006). Cette diversité n’était pas du goût de la jeune nation norvégienne qui, au lendemain de la signature de sa propre Constitution en 1814, s’attela à assimiler les populations sames et kvènes du nord du pays au travers de sa « politique de norvégianisation », menée jusque dans la seconde moitié du XXe siècle (Johansen 2007). De la conversion linguistique de ces communautés qui s’ensuivit, ont émergé des variétés de norvégien marquées par un substrat finno-ougrien, soit des ethnolectes (Bull 2006; Johansen 2010) dont l’étude fut longtemps négligée par les linguistes norvégiens (Sollid 2013). La présente communication s’attachera à interroger le transfert et la persistance d’attitudes glottophobes à l’encontre de locuteurs d’ethnolectes norvégiens du Finnmark à notre époque, originairement dirigées vers les individus parlant le same du Nord et le kvène. Cette réflexion sera nourrie par l’analyse préliminaire de données collectées sur le terrain lors d’entretiens sociolinguistiques, menés dans le cadre d’un travail de thèse en dialectologie perceptuelle.
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