L’acceptabilité sociale des tirs de loups

Canis lupus fait partie des espèces protégées. La mise à mort intentionnelle de loups est donc interdite mais des dérogations à ce principe sont possibles lorsque les dégâts causés à l'élevage sont trop importants. La réglementation prévoit une gradation des interventions : dissuasion par effar...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Histoire & Sociétés Rurales
Main Authors: Lalo, Anne, Degeorges, Patrick
Language:French
Published: 2017
Subjects:
Online Access:https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HSR_047_0099
Description
Summary:Canis lupus fait partie des espèces protégées. La mise à mort intentionnelle de loups est donc interdite mais des dérogations à ce principe sont possibles lorsque les dégâts causés à l'élevage sont trop importants. La réglementation prévoit une gradation des interventions : dissuasion par effarouchement, tir de défense du berger pour protéger son troupeau et prélèvements de l’État portant sur un nombre de loups annuellement déterminé. Or, ces tirs font l’objet de violents désaccords entre les acteurs qui sont partie prenante de la politique du loup en France, comme en témoigne la multiplication des recours devant les tribunaux administratifs. La question de l'acceptabilité sociale des tirs de loups est donc au cœur des arbitrages que l'État doit faire pour trouver un juste équilibre entre les intérêts du monde rural et la conservation de la biodiversité. Pour faire le point à ce sujet et examiner les pistes d'un éventuel consensus, une enquête sociologique a été menée auprès de 1 752 personnes : éleveurs, chasseurs, maires, agents publics et associations de protection de la nature. Canis lupus is a protected species. It is therefore forbidden to put it to death intentionally but exceptions to this principle are possible when predatory pressure on livestock is excessive. Regulation stipulates that intervention should be gradual : dissuasion through scare tactics, defensive shots by the shepherd to protect his flock and lethal shootings by the State of a limited number of individuals, set annually. Now, these shootings are the subject of violent disagreements between stakeholders to the wolf policy in France, as testified by the increasing numbers of appeals to the administrative courts. The question of the social acceptability of wolf shooting is at the heart of the choices that the State must make to find the right balance between the interests of the rural world and conservation of biodiversity. To assess this subject and examine the avenues for possible consensus, a sociological survey of 1,752 people was ...