La Russie et l'Arctique

Pendant la période tsariste, l’Arctique, où la présence russe n’était que sporadique, fit l’objet de nombreuses expéditions. Avec l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, différents projets de domination de la nature virent le jour dans ces espaces arctique et sub-arctique, appelés «Grand Nord». Dans le...

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Bibliographic Details
Published in:Le Courrier des pays de l'Est
Main Author: Marchand, Pascal
Language:French
Published: 2008
Subjects:
Online Access:https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CPE_066_0006
Description
Summary:Pendant la période tsariste, l’Arctique, où la présence russe n’était que sporadique, fit l’objet de nombreuses expéditions. Avec l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, différents projets de domination de la nature virent le jour dans ces espaces arctique et sub-arctique, appelés «Grand Nord». Dans les années 1930, à la suite de la découverte de ressources minières, les premiers «peuplements» furent composés de déportés du Goulag. Avec la guerre froide, l’Arctique acquit également une fonction stratégique avant de devenir, notamment la Sibérie occidentale, l’Eldorado pétrolier et gazier de l’ère soviétique. Par ailleurs, les ambitions maritimes sont à l’origine de l’essor d’une flotte de pêche industrielle et de la marine de guerre. Après l’éclatement de l’URSS, la recherche de la rentabilité, dans la nouvelle Russie, pose la question de la viabilité des activités dans un environnement extrême. Avec la fin de la guerre froide, la dimension stratégique s’étant estompée pour un temps, les effectifs de la marine de guerre ont fondu et les sub-ventions ont été drastiquement réduites. Salaires majorés, primes et avantages en nature ne sont plus qu’un lointain souvenir et les «colons» ont massivement quitté le Grand Nord. Toutefois, au tournant du siècle, la situation a de nouveau changé. L’Arctique s’affirme comme région d’avenir pour la production d’hydrocarbures tant sur la terre ferme qu’en mer et c’est sur ces ressources que la Russie compte pour conserver sa place de producteur de premier plan. Les gisements «super-géants» de gaz, dont la mise en exploitation se fera à partir de 2010, représenteraient 50 ans de la production russe actuelle. D’autres champs restent à prospecter, notamment dans les terres arctiques orientales de Magadan et de la Tchoukotka. Quoi qu’il en soit, la mise en valeur du Grand Nord implique un renforcement de la présence humaine et une intensification de la circulation sur les voies terrestres. C’est dans ce contexte qu’il convient de placer la question de la dorsale de Lomonosov que la ...