« Parce que l’environnement ne peut pas faire la différence entre le forage commercial et le forage scientifique » : l’exemple du Kongsfjorden au Svalbard pour poser la question du surpâturage du terrain de recherche

La recherche sur les changements environnementaux participe-t-elle, elle-même, à ce qu’elle dénonce ? À travers la notion de surpâturage, cet article cherche à questionner les impacts de la science sur le terrain de recherche, en particulier sur les territoires qui attirent une forte concentration d...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Strouk, Mayline
Language:French
Published: 2022
Subjects:
Online Access:https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AG_748_0082
Description
Summary:La recherche sur les changements environnementaux participe-t-elle, elle-même, à ce qu’elle dénonce ? À travers la notion de surpâturage, cet article cherche à questionner les impacts de la science sur le terrain de recherche, en particulier sur les territoires qui attirent une forte concentration de chercheurs. Les sciences sociales se sont déjà emparées de la problématique de la surétude de certains terrains de recherche, mais celle-ci reste encore marginale dans les sciences environnementales. En s’inscrivant dans le champ de la géographie des sciences, qui étudie la recherche scientifique comme un fait social spatialisé, cet article explore la notion de surpâturage en l’appliquant au cas du Kongsfjorden dans l’archipel arctique du Svalbard. L’exemple du Kongsfjorden permet de comprendre comment se construit l’attractivité d’un territoire pour la recherche scientifique et invite à questionner le rapport au terrain des chercheurs. Does research on environmental change itself contribute to what it denounces ? Through the notion of overgrazing, this article seeks to question the impact of science on the research field sites, particularly on territories that attract a high concentration of researchers. The social sciences have already taken up the issue of over-research, but it remains marginal among the environmental sciences. Within the field of the geography of science, which studies scientific research as a spatialized social fact; this paper explores the notion of overgrazing by applying it to the case of Kongsfjorden in the Arctic archipelago of Svalbard. The example of Kongsfjorden allows understanding how the attractiveness of a territory for scientific research is constructed and questions the relationship of researchers to their fieldwork sites.