Summary: | The limpet (Crepidula fornicata), a gastropod mollusc belonging to the Calyptraeidae, native of the Atlantic coast of northern America, was introduced by accident on the French coasts in different steps (Blanchard, 1995, 1997). The most important, at the beginning of the 1970s, is linked to the massive importation of the Japanese oyster (Crassostrea gigas), in replacement of the Portuguese oyster (Crassostrea angulata), decimated by an epizooty. It is an opportunistic species proliferating in the neighbourhood of the main oyster basins of the English Channel and the Atlantic Ocean. Such is the case of the oyster culture areas of the Norman-Breton Gulf where stock assessments accounted for hundreds of thousands of tonnes of them (Hamon and Blanchard, 1994; Noël et al., 1995; Blanchard, 1999; Blanchard and Ehrhold, 1999). [.] La crépidule (Crepidula fornicata), mollusque gastéropode de la famille des Calyptraeidés, originaire de la côte atlantique d'Amérique du nord, a été introduite accidentellement sur le littoral français en plusieurs étapes (Blanchard, 1995, 1997). La plus importante d'entre elles, au début des années 70, est liée à l'importation massive de l'huître japonaise (Crassostrea gigas), en remplacement de l'huître portugaise (Crassostrea angulata), décimée par une épizootie. Il s'agit d'une espèce opportuniste qui prolifère notamment au voisinage des principaux bassins ostréicoles de la Manche et de l'Atlantique. C'est en particulier le cas des zones conchylicoles infralittorales du golfe normano-breton où des évaluations de stocks font état de plusieurs centaines de milliers de tonnes (Hamon et Blanchard, 1994 Noël et al., 1995 Blanchard, 1999 Blanchard et Ehrhold, 1999). En baie de Saint-Brieuc, les premières observations sont signalées en 1974 (Dupouy et Latrouite, 1979) elles concernent des individus fixés sur des coquilles Saint-Jacques récoltées dans le sud-ouest de la baie, où une activité d'ostréiculture en eau profonde a été développée. Diverses autres observations (Gros et Hamon, 1989 Thouzeau, 1989 Halary et al., 1994) rendent compte de la progression de la crépidule dans la baie. Une évaluation globale du stock (Hamon et Blanchard, 1994), entreprise au début des années 90, a permis d'estimer la biomasse (poids frais de coquille + chair) à environ 250 000 tonnes. L'espèce est aujourd'hui distribuée dans la majeure partie de la baie (Figure 1), à des niveaux variables de densité, le maximum constituant de véritables tapis (Figure 2). La baie de Saint-Brieuc est l'un des secteurs les plus colonisés du littoral et 20% de ses fonds présentent un recouvrement de crépidules supérieur à 20%. Si les plus fortes concentrations sont toujours observées dans l'ouest de la baie, des reconnaissances récentes témoignent d'une amplification de la prolifération dans le secteur oriental (rade d'Erquy). Un tel niveau de colonisation, génère des effets sur le compartiment benthique et sur les activités halieutiques qui s'y rapportent. Ainsi, la crépidule modifie graduellement, selon le niveau de densité et l'ancienneté de la colonisation, la composition sédimentaire (envasement) et biologique (compétition spatiale et trophique, évolution de la diversité) des fonds colonisés (Haubois, 1999 Domalain, 2000), ce que confirment les travaux entrepris sur d'autres sites (Ehrhold et al., 1998 Chauvaud, 1998 de Montaudouin et al., 1999). Les fonds les plus colonisés limitent, voire interdisent localement, l'usage des engins traînants (dragues et chaluts benthiques). L'activité de pêche à la coquille Saint-Jacques, voit ainsi son aire d'exploitation diminuer, en même temps que s'accroissent des contraintes (tri, "détroquage"), qui génèrent un impact économique. Pour tenter de limiter cette prolifération et répondre à une demande de plus en plus forte de la part des professionnels de la pêche et de la conchyliculture, un projet de récolte industrielle de la crépidule en Bretagne-Nord est sur le point d'entrer dans sa phase opérationnelle dans les baies de Saint-Brieuc et de Cancale. Dans ce contexte, le Département d'Ecologie Côtière de l'Ifremer mène un programme d'études sur la prolifération de la crépidule avec pour site-atelier privilégié, la baie de Saint-Brieuc. L'un des objectifs majeurs du programme consiste à élaborer un modèle démographique spatialisé de population, outil qui devrait permettre notamment, de simuler l'effet de prélèvements volontaires, dans une optique d'aide à la gestion du phénomène. L'étude de dynamique de population entreprise dans le cadre du présent travail a consisté à acquérir les paramètres biologiques (reproduction, croissance.) qui seront pris en compte pour la construction du modèle. Ils reposent sur des mesures effectuées mensuellement sur un site témoin de la baie au cours de l'année 1998 et sur une analyse de la variabilité spatiale du recrutement à deux périodes (janvier et octobre 1999). Les résultats obtenus sont comparés à des références antérieures, en particulier les travaux de Coum (1979) dans la rade de Brest et ceux de Deslous-Paoli (1985, 1986) dans le bassin de Marennes-Oléron.
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