Impact de l'atrazine sur l'aneuploïdie d'huîtres creuses Crassostrea gigas ayant subi une contamination pendant le stade larvaire

Dans le bassin de Marennes-Oléron, l'espèce Crassastrea gigas est très importante d'un point de vue économique. Elle représente la majeure partie de la production hexagonale ostréicole. Cette espèce est particulièrement sensible aux facteurs d'agression tels que des polluants chimique...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Grouhel, Stéphanie
Format: Report
Language:French
Published: 2003
Subjects:
Online Access:https://archimer.ifremer.fr/doc/00370/48169/48282.pdf
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institution Open Polar
collection Archimer (Archive Institutionnelle de l'Ifremer - Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer)
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description Dans le bassin de Marennes-Oléron, l'espèce Crassastrea gigas est très importante d'un point de vue économique. Elle représente la majeure partie de la production hexagonale ostréicole. Cette espèce est particulièrement sensible aux facteurs d'agression tels que des polluants chimiques. En effet, c'est une espèce sessile, filtreuse et elle est capable de concentrer de grandes quantités de polluants dans ses tissus. Elle représente donc un très bon bioindicateur de l'état du milieu. L'aneuploïdie est une anomalie cytogénétique. Une métaphase aneuploïde peut comporter un nombre de chromosomes supérieur ou inférieur à celui d'une métaphase diploïde normale. Cette aberration chromosomique, qui est produite essentiellement par une non-disjonction des chromosomes lors de la mitose ou de la méiose, est souvent létale chez les animaux supérieurs tels que les mammifères ou bien associée à un retard de croissance (Griffiths el al.,2001). Cette anomalie est connue pour être commune chez les bivalves (Thiriot-Quiévreux, 1986). Chez l'huître creuse, elle se traduit par des cellules ayant 2n=19, 18 ou 17 chromosomes au lieu de 2n=20 normalement (Ahmed et Sparks, 1967; Thiriot-Quiévreux et Ayraud, 1982). Une corrélation négative entre l'aneuploïdie somatique et le taux de croissance a été décrite dans la descendance d'huîtres cultivées Crassostrea gigas (Thiriot-Quiévreux el al., 1988, 1992; Leitao el al., 2001 a) et dans les populations naturelles de la même espèce (Zouros et al., 1996). Une meilleure compréhension de ce phénomène est nécessaire. L'hypothèse d'une base génétique dans la détermination de ce caractère a été émise (Leitao et al.,2001b). Récemment, une étude a mis en cause pour la première fois un facteur environnemental comme facteur influençant l'aneuploïdie chez l'huître creuse Crassostrea gigas. Ainsi, un effet toxique direct de l'atrazine sur le génome d'une population d'huîtres creuses a été mis en évidence en milieu contrôlé (Bouilly et al., 2003) et, plus inquiétant, une persistance de cet effet dans le temps (2 mois et demi) sur une même génération (Bouilly, 2002a) et chez des descendants d'animaux exposés a été observée (Bouilly, 2003). L'atrazine est un herbicide couramment utilisé dans la région en grande culture, en particulier dans celle du maïs, dont la solubilité relativement importante et la dégradation plus lente que celle des autres pesticides de ce type soulève divers problèmes de toxicologie de l'environnement (Ramade, 2002). Plusieurs études ont montré son impact sur divers animaux ou végétaux. Ainsi, il a un effet significatif au début du développement testiculaire chez Xenopus laevis après 48 h d'exposition à 21 µg d'atrazine/l durant la différenciation des gonades (Tavera Mendoza et al., 2002) et une autre étude sur X. laevis montre que in vitro l'atrazine féminise les mâles à faible taux (quelques parties par milliards) dans l'eau (Hayes et al., 2002a) et le même constat a été observé, in situ, sur Rana pipiens dans différents états américains (Hayes et al., 2002b). De plus, le déclin d'une espèce végétale macrophyte Juncus roemerianus dominant les estuaires peut arriver à une exposition chronique à l'atrazine à des concentrations de 250 µg/I (Lytle et Lytle, 1998). En France, l'atrazine est aujourd'hui interdite à la vente et ce depuis le 30 septembre 2002 et son utilisation est stoppée depuis le 30 juin 2003 (http://www.pan.africa.sn). Cependant, comme c'est un produit rémanent, il peut se trouver encore longtemps dans le milieu. Après la mise en évidence de tous les effets de l'atrazine sur Crassostrea gigas dans les précédentes études citées ci-dessus, il apparaît intéressant d'évaluer l'impact de l'atrazine après une exposition au stade précoce c'est à dire au stade larvaire. Cela permettra de savoir si une exposition à ce stade a une plus grande incidence sur le taux d'aneuploïdie. Ainsi, le but de cette étude est de déterminer si une contamination à l'atrazine au stade larvaire peut se caractériser par des taux d'aneuploïdie différents sur du naissain.
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